Islam et Richesse : Entre Spiritualité et Prospérité
- Aboubacar Moussa Konate

- 29 juil.
- 3 min de lecture
L’argent est une épreuve. Dans la vision islamique, la richesse n’est ni un tabou ni une obsession. C’est une ni'ma (bénédiction) qui peut élever ou détruire une personne selon sa manière de l’acquérir, de la gérer et de la partager.

1. L’islam ne diabolise pas la richesse
Contrairement à certaines croyances, l’islam n’a jamais prôné la pauvreté comme une voie vers le paradis. Le Prophète Muhammad ﷺ avait lui-même des moyens, tout en vivant avec simplicité et générosité.
Il a dit :
« Il n’y a pas de mal à être riche pour celui qui craint Dieu. »(Tirmidhi)
La richesse devient une vertu si elle est halal (licite), éthique et utilisée dans la voie du bien.
2. La zakat : purifier sa fortune et son âme
L’un des cinq piliers de l’islam, la zakat, est un impôt spirituel de 2,5 % prélevé chaque année sur les économies excédant un certain seuil.Mais ce n’est pas une simple redistribution : c’est une purification.
Elle purifie l’âme du croyant de l’avarice.
Elle purifie les biens des impuretés dues à l’attachement excessif à l’argent.
Elle assure l’équité sociale : personne n’est oublié.
En donnant la zakat, le musulman se libère de l’égoïsme et participe à l’équilibre économique de sa communauté.
3. La finance islamique : des règles claires et éthiques
L’islam a introduit très tôt des principes financiers modernes, bien avant la création des systèmes bancaires contemporains :
Interdiction du ribâ (intérêts)
« Ceux qui pratiquent l’usure ne se lèveront [au Jour du Jugement] que comme se lève celui que le Diable a frappé de sa folie. »(Coran 2:275)
L’argent ne doit pas produire de l’argent sans effort ou risque partagé. L’usure est interdite car elle profite du besoin du pauvre.
Encouragement au commerce équitable (moudaraba, moucharaka)
L’investissement est encouragé, mais avec un partage du risque et du profit. On parle ici de partenariat, pas de dette abusive.
L'interdiction de la spéculation excessive (gharar)
L’islam interdit les transactions opaques, douteuses ou injustes, favorisant une économie basée sur la confiance et la transparence.
4. Travailler et chercher la subsistance : un acte d’adoration
« Personne ne mange de meilleure nourriture que celle qu’il a gagnée avec ses propres mains. »(Bukhari)
Le travail et l’entrepreneuriat sont non seulement encouragés, mais considérés comme actes de foi.Chaque effort dans le licite est récompensé, même s’il ne mène pas à la fortune.
Le musulman est invité à être productif, fiable et utile à la société, tout en restant humble et reconnaissant.
5. La baraka : la richesse invisible
En islam, la bénédiction (baraka) a plus de valeur que la quantité.
Un salaire modeste avec la baraka peut suffire à élever une famille, construire une maison, et nourrir des orphelins.Tandis qu’un million sans baraka peut se dissiper dans le gaspillage et la solitude.
La baraka vient de :
L’intention sincère (niyya)
Le respect du halal
Le don et le partage
L'invocation d’Allah dans la gestion financière
6. L’argent comme outil… pas comme maître
Le Prophète ﷺ a mis en garde :
« Malheur à l’esclave du dinar, du dirham, et des vêtements de luxe. »(Bukhari)
La richesse n’est pas un problème, le matérialisme en est un.Quand l’homme devient l’esclave de sa richesse, il vend sa foi, son intégrité, voire sa famille.
Les compagnons les plus riches…
Abderrahman Ibn Awf
Othman Ibn Affan… étaient aussi les plus généreux, les plus sobres et les plus discrets.
Conclusion : Être riche en islam, c’est être responsable
L’islam offre une vision équilibrée :
Chercher la richesse dans le halal
La gérer avec conscience et foi
La partager pour bâtir un monde plus juste
« Celui dont la préoccupation est l’au-delà, Dieu mettra la richesse dans son cœur, réunira ses affaires, et la vie viendra à lui, soumise. »(Tirmidhi)





Commentaires